Préambule
Il a été réalisé afin de conserver une trace des explications et des renseignements fournis à cette occasion. Des recherches plus approfondies permettraient sans doute de compléter cette étude, de confirmer ou d’infirmer certains faits évoqués...
Il a originellement été diffusé sous forme imprimée puis mis en ligne sur le site Internet de la Ville de Bassens.
Important
Introduction
Après une première préparation sur place, les sammies (1) débarquaient en France et poursuivaient leur formation aux côtés de l’armée française. Dès le 30 juin, la 1ère division américaine était jumelée avec la 47° division française. Des camps d’instruction furent alors installés (2).
fusils-mitrailleurs, 10 millions d’obus et plus de 200 millions de cartouches. Ainsi, équipé et formé, le A.E.C. était désormais opérationnel. La création d’installations américaines était un élément nécessaire à la venue du A.E.C. en France. A peine arrivé à Paris, le Général Pershing (4) devait résoudre toutes les questions inhérentes à l’installation de ses troupes. Or, le choix de
l’implantation des camps était conditionné par le choix de la zone de combat. Avant même que fut déterminé le front américain, il désigna, vue la qualité de ses équipements, le port de Saint-Nazaire comme base de débarquement. Après accord avec le Haut Commandement français, il avait été convenu que les troupes américaines occuperaient le front Nord-Est (Région de Verdun et de Pont-à-Mousson). Etant donné l’intensité de la circulation sur les voies ferrées de la Compagnie du Nord, ce mode de transport, de Bordeaux vers la Lorraine par le Centre, paraissait la solution la meilleure.
Entre le 26 juin et le 2 juillet 1917, un premier convoi de 19 navires débarqua à Saint-Nazaire (14 750 hommes, 103 infirmières et 46 700 tonnes de matériel). Le choix de Bordeaux fut entériné le 21 juin 1917, devenant ainsi le Quartier Général de la base n°2 des Service of Supply. Dès le 9 août, une seconde base fut créée à Bordeaux. Puis, en septembre commencèrent les travaux d’aménagement du port de Brest. Au total, entre juin 1917 et novembre 1918, l’armée américaine a utilisé, pour ses débarquements, 85 cales existantes et en a construit 83 nouvelles dans les ports français.
Les principaux ports utilisés pour les hommes et pour les approvisionnements sont :
- groupe nord ou de la Basse-Loire : Saint-Nazaire, Nantes et Brest
- groupe sud ou de la Gironde : Bordeaux, Bassens, Pauillac, La Pallice et Le Verdon
- groupe de la Manche : Le Havre, Caen, Grandville, Saint-Malo et Rouen
- groupe de l’Atlantique : Les Sables d’Olonne, La Rochelle, Rochefort et Bayonne
- groupe de la Méditerranée : Marseille et Toulon
Aux abords des ports les plus importants furent établis d’immenses magasins et zones de stockage : Montoire à l’arrière de Saint-Nazaire, Saint-Sulpice d’Izon près de Bordeaux, Miramas près de Marseille.
Au cours d’une tournée de huit jours dans les bases américaines en France, le Général Pershing a rassemblé autour de lui les ouvriers des ports et les régiments de dockers : « Je veux que votre port décharge les navires plus promptement qu’aucun autre port voisin ; je vais organiser un concours parmi vous afin de faire savoir en Amérique quelle est l’organisation qui fonctionne avec le plus de succès ; quel est celui d’entre vous qui accomplit le mieux son devoir. Que chaque homme marche à sa tâche avec enthousiasme et cela signifiera le succès, la victoire… »
Le Général John Pershing
Troupes et approvisionnements, débarqués dans les bases maritimes, devaient être transportés jusqu’au front par rail. Au printemps 1918, près de 5 000 hommes et 10 000 tonnes de matériel empruntaient chaque jour les voies ferrées placées sous
contrôle américain (5) :
- ligne nord : de Saint-Nazaire jusqu’à Saint-Dizier puis vers le front ; ligne allant de Brest à Saumur.
- ligne sud : de Bordeaux pour desservir Nancy, Lunéville, Saint-Dié et Belfort.
A Bassens
- le port de Bordeaux est embouteillé par les transports de guerre.
- il faut faciliter l’approvisionnement de la Poudrerie en construction.
Vue de la poudrerie
Un nouvel ensemble du même genre, plus étendu et mieux conditionné que le précédent, a été prévu. Les plans ont été arrêtés le 9 août 1917 et les travaux auraient dû débuter vers la mi-septembre.
Pour l’entrepôt frigorifique, le premier coup de pioche fut donné le 1er Juin 1918, et la première cargaison entreposée le 9 Novembre 1918.
Les nouveaux appontements édifiés étaient un assemblage de pilotis et de charpentes en bois, technique parfaitement maîtrisée par les Américains, alors que dans Old Bassens, ils étaient en béton.
Pour la construction, ont été utilisés 15 000 pieux de bois et 17 000 m3 de fers importés des Etats-Unis.
Certains pieux de 30 m de long venaient de la côte pacifique, les autres de dimensions plus modestes, des forêts des Landes de Gascogne.
Le long des quais de déchargement sont installés dix hangars de 1440 m2 chacun. Une superficie égale non recouverte était disponible (le sol avait été remblayé et couvert de sable tassé : 100 000 m3 avait été nécessaires).
En retrait des hangars et des aires de stockage, a été édifié un espace couvert supplémentaire de 33 000 m2 qui accueillait momentanément les stocks d’approvisionnements nécessaires au ravitaillement du A.E.C.
Les approvisionnements débarqués étaient répartis dans de grands entrepôts selon trois zones :
- zone des ports (approvisionnements prévus pour 45 jours)
- zone intermédiaire (approvisionnements pour 30 jours)
- zone du front (approvisionnements pour 15 jours)
Les voies de garage n’existant pas en nombre suffisant, il fallut construire des voies d’attente en un nombre aussi grand que possible. Il était indispensable d’aménager la ligne Bassens-Bourges afin qu’elle supporte 10 trains par jour dans chaque sens, à compter du 1er octobre 1917. Cette capacité a été portée à 15 trains par jour le 1er janvier 1918, et à 20 trains par jour le 1er avril 1918.
Une voie ferrée indépendante fut construite jusqu’à Saint-Sulpice d’Izon en bordure de la grande ligne Bordeaux-Paris. Mise en service dès Juillet, elle a triplé la voie du P.O. et permis l'acheminement depuis le port de toutes les pièces préfabriquées
(rails, planches, poutres …).
Ces travaux ont été réalisés conjointement par les Américains et les Français, sauf tous les raccordements de la base navale de Bassens aux grandes lignes qui ont été exécutés par les Américains seuls.
Une gigantesque zone de stockage était prévue. Elle devait comprendre 144 hangars d’une superficie totale de 25 ha, ainsi que 64 ha pour les stockages à découvert. A l’armistice tous les travaux n’étaient pas terminés. Seulement 108 entrepôts étaient en service.
Chaque entrepôt mesure 50 X 500 pieds (environ 15m X 150m). Un enchevêtrement de 250 km de voies ferrées les relie.
De plus, cette gare–entrepôt était reliée par un embranchement ferré à un appontement pour gabarres sur la Dordogne, construit à Saint-Pardon, pouvant recevoir directement les allèges (10) des cargos accostant au port de Bassens.
Les opérations de déchargement étaient effectuées avec une rapidité exceptionnelle pour l’époque grâce à des équipements perçus comme révolutionnaires (grues électriques à portique et tracteurs électriques) et grâce au mode de desserte des
postes. Les Américains n'ayant pas apprécié la lenteur du système des voies de Old Bassens, avaient décidé de desservir les postes en boucle par un service continu sur lequel s'embranchaient des faisceaux de classement. L’esprit de compétitivité entre les ports, développé par le Général Pershing, avait aussi son importance (11).
Ces grues pouvaient se mouvoir indifféremment dans le sens de la longueur, sur les côtés et le long des docks. Elles déchargeaient directement les marchandises des cales dans les camions ou dans les hangars.
L’électricité (utilisée également pour l’éclairage) était fournie par la Poudrerie. Un câble de secours souterrain (12) reliait les installations maritimes du port à l’usine de la Compagnie Bordeaux Sud-Ouest, située à Cenon.
L’eau nécessaire pour toutes les installations était fournie par deux puits artésiens : Montsouris (-214 m) et Sabarèges (-215 m) forés sous la direction d’ingénieurs américains. Ces puits alimentaient aussi les camps de Carbon-Blanc et de Cenon. Bassens était devenue la seconde base maritime du A.E.C. et l’une des plus importantes places de ravitaillement des France en France.
Old Bassens comprenait :
- appontements en béton et en bois : 10 postes
- une gare de triage
- des baraquements
- des hangars
- une boulangerie
- une prison pour prisonniers de guerre
- des ateliers de réparation pour les véhicules automobiles
New Bassens comprenait :
- appontements en bois : 10 postes
- 3 gares la Baranquine avec des voies au bord de la Garonne ; Bassens avec raccord au P.O. ; Sabarèges avec des ateliers de réparation des machines, un parc de machines (60 locomotives), un parc à charbon, des stockages divers, deux réservoirs cylindriques en bois d’une contenance de 183 m3 chacun
- parc à automobiles, cantonnement des Asiatiques, camp de la Baranquine , camp A.T.S., enclos des prisonniers de guerre
Activités du port du 13 mars 1918 au 20 août 1919
739 navires, calant 7 m ou 7,50 m, battant pavillon américain ou naviguant pour le compte des Etats-Unis, débarquèrent à Bordeaux-Bassens. La majorité (640) de ces bateaux ont accosté à Bassens. Ils venaient de 44 ports différents des Etats-Unis.
Quatre mois ont vu un trafic important :
- octobre : 67 arrivées
- novembre : 87 arrivées
- décembre : 78 arrivées
- janvier : 65 arrivées
Les marchandises et matériels transportés par les différents cargos se répartissaient ainsi :
- 346 apportèrent des denrées diverses et du matériel empaqueté ou en caisses :
Armement : canons, mitrailleuses, fusils
Munitions : cartouches, grenades, shrapnells, obus, bombes…
Explosifs : fusées, poudre, dynamite
Produits chimiques : gaz, acide picrique ou trinitrophénol, acide chlorhydrique
Matériel d’intendance : habillement
Métaux : acier brut, barres de fer ou de cuivre, lingots d’aluminium, saumon de plomb, fils de fer barbelés, fil de cuivre.
Matériel de construction : hangars préfabriqués, maisons démontables, ciment, bois divers.
Matériel industrie aéronautique : moteurs liberty en pièces détachées pour Pauillac.
Ravitaillement des organismes humanitaires (Croix-Rouge, YMCA (13), Chevaliers de Colomb) : matériel médical, couchettes, poêles, machines à écrire ...
Le tout était expédié vers Saint-Sulpice d’Izon sauf les munitions qui étaient acheminées à Saint-Loubès.
- 119 déchargèrent de la houille en provenance du Pays de Galles et du pétrole (14).
- 80 débarquèrent des vivres et du ravitaillement : foin et fourrage pour les chevaux ; céréales, beurre, salaisons, chocolat (cacao), viande congelée.
Les camps à Bassens
- les camps autour de Bassens pour les troupes dont les activités étaient liées au fonctionnement du port et du dépôt de Saint-Sulpice d'Izon. Ces camps ont été construits spécifiquement.
- les camps d'instruction (Souge, le Courneau) ont utilisé des installations militaires déjà existantes.
A Bassens, les travaux d'installation avaient commencé le 15 septembre 1917 et ont
été achevés le 11 mars 1918.
Le Camp des Dockers ou des travailleurs, d'une capacité totale de 5 000 hommes,
se partageait en quatre sous-ensembles :
- Camp de VINEHARD
- Camp de HUNTINGTON
- LOUBERT
- Camp IV
- Hill Camp
- Salvage Camp
- Camp Ancona ( ou de la Baranquine )
Les terrains réquisitionnés, ou mis à disposition par le port de Bordeaux, occupaient une superficie totale de 61,50 ha (15).
Unités américaines ayant stationné à Bassens
- du 6 septembre 1917 : 15ème ENGINEERS (une compagnie) ; 18ème ENGINEERS au complet
- du 1er octobre 1917 : idem et 19ème ENGINEERS (une compagnie)
- du 15 décembre 1917 : 18ème ENGINEERS au complet ; 301ème DOCKERS (2 compagnies)
- du 15 avril 1918 : 18ème ENGINEERS au complet ; 302ème DOCKERS (6 compagnies) ; 303ème DOCKERS (12 compagnies)
- du 1er mai 1918 : 18ème ENGINEERS au complet ; 38ème ENGINEERS (une compagnie) ; 302ème DOCKERS ; 303ème DOCKERS (6 compagnies)
De mars à décembre 1918 ont débarqué à Bassens 41 979 hommes, dirigés vers le camp de Génicart à Lormont, ainsi que 11 235 chevaux et mulets dirigés vers Carbon-Blanc.
Si peu de troupes débarquèrent à Bassens, à partir de janvier 1919 un grand nombre embarquèrent.
Les départs les plus importants s'échelonnèrent entre le 26 novembre 1918 (premier départ) et le 7 Juillet 1919 (dernier départ).
Les blessés ou les convalescents étaient amenés jusqu'à Pauillac-Trompeloup. Les valides étaient rassemblés au camp de Génicart (Lormont) pour y subir une visite médicale et pour recevoir un uniforme neuf. Ensuite ils se rendaient à pied sur le
lieu d'embarquement. Là, ils étaient rassemblés dans un hangar aménagé qui pouvait accueillir 4 000 hommes de troupe. La Croix-Rouge leur distribuait du café et des sandwiches et leur offrait le fameux petit sac (voir image ci-dessous) contenant du chocolat, des mouchoirs, des cigarettes, du chewing-gum et un petit nécessaire de toilette. 49 121 officiers et 358 223 sammies embarquèrent à Bassens ou à Pauillac-Trompeloup (pour les malades, convalescents ou blessés).
Installations laissées à Bassens par les américains à leur départ
- Guard Camp : terrains en friche et en culture, baraquements (en bois avec couverture en papier goudronné) pour 60 hommes, mess et latrines (16)
- Camp Ancona-Baranquine : terrains en friche et en culture
- Quartier Général des Docks Américains : terrain de culture
- Camp Vinehard : terrain de culture
- Hill Camp : terrains divers
- Camp des Dockers : terrain de culture
- Parc de réception des moteurs : terrains industriels
- Usine à savon : deux bâtiments (à parois et couverture en tôle ondulée, dallés en ciment), chaudière et machine à vapeur de 40 HP (18)
- Boulangerie mécanique : entrepôt et boulangerie en tôle ondulée, quatre fours, un pétrin mécanique permettant de produire 48 tonnes de pain par jour, mess, cuisines et latrines en bois
- Station pour pompes au nord : hangar de fortune abritant une chaudière et un groupe moto-pompe
- Camp des Prisonniers de Guerre : mess, salle de lecture, prison (capacité de 380 hommes)
- Atelier de réparation pour navires : bâtiment avec 42 machines outils
- A.T.S. Camp : baraquements en bois, lavoirs, mess, cuisines et locaux divers (capacité totale de 600 hommes)
- Atelier de réparation pour locomotives : baraquements divers, réservoir en bois
- Camp Brohoist : baraquements pour 200 hommes
- Hôpital de la Marine : barques en bois (capacité de 150 lits)
- Station d’incendie : baraques en tôle ondulée
- Gare des Docks Français : baraque en tôle et atelier de réparation
- Service des routes : dépôt de matériel, écurie et réserve d’outils
- Salvage Camp : baraquements en bois mess, cuisine, laverie et latrines
- Station de pompes près du Salvage Camp : baraquement avec une pompe électrique et une pompe avec un moteur à essence
- Usine frigorifique : entrepôt d’une superficie de 7000 m2, locaux et matériel pour le fonctionnement de l’usine
- Usine élévatoire
- Usine électrique
- Installations pour la manutention du charbon
- Usine de dégraissage
- Camp des Chinois de la Poudrerie (camp des travailleurs coloniaux)
Installations américaines en Gironde
- Base n°2 comprenant les installations portuaires de Bassens, les entrepôts de Saint- Sulpice d’Izon, le dépôt de munitions de Saint-Loubès
- Base maritime de Pauillac-Trompeloup
- Camp d’instruction de Souges
- Camps à Bassens, à Carbon-Blanc (dont un camp pour chevaux), à Lormont (Génicart) pour les troupes de passage, et à Cenon (Grangeneuve).
- Camp du Courneau (près de La Teste) pour l’artillerie
- Station d’hydravions au Cap-Ferret
- Station de dirigeables à Gujan-Mestras
- École d’aviation au Moutchic
- Station radio de Croix-d’Hins
- Hôpitaux à Talence et à Mérignac (Beaudésert : capacité prévue de 20 000 lits)
- Des dépôts de troupes à Libourne pour l’artillerie lourde
- Magasin à Coutras
- Dépôts de carburant (essence) à Saint-Loubès, Blaye et La Roque-de-Thau (Gauriac)
- Centre pour les permissionnaires à Arcachon
- Dépôt de remonte (fourniture de chevaux) à Mérignac (Beaudésert)
- Centre postal à Bordeaux (près de la gare Saint-Jean)
- Exploitations forestières dans les Landes de Gascogne
- Services administratifs
- Associations d’aide aux soldats (Croix-Rouge Américaine, YMCA, Chevaliers de Colomb)
- Ateliers de réparation d’uniformes et de chaussures
- Entrepôts
- Garages à Bordeaux ou en proche banlieue (Gradignan, Bègles…)
- Installations industrielles réquisitionnées dès juin 1917 comme les carrières de Rions, Saint-Emilion, Montagne, Frontenac, Barsac, Lagrave d’Ambarès, Castres, Cadaujac dont les matériaux furent utilisés pour le service des routes et la construction du port de Bassens.
- Le Quartier Général était installé dans les locaux de la Faculté de Médecine.
Événements américains
- 2 ou 6 avril 1917 : entrée en guerre des États-Unis
- 13 juin : arrivée du Général Pershing en France
- 28 juin : débarquement à Saint-Nazaire des premiers soldats américains
Pour le seul mois de juillet 1918, les camps d’instruction fonctionnant en Gironde
ont accueilli 14 trains de troupes qui venaient d’être débarquées à Brest.
En 1918 sont arrivés par bateaux en France au mois de :
- mars : 62 000 hommes
- avril : 120 000 hommes
- mai : 214 000 hommes
- juin : 237 000 hommes
- juillet : 246 000 hommes
- août : 279 000 hommes
Cela représentait un total de 1 158 000 sammies.
En octobre 1918, de jour comme de nuit, débarquaient chaque minute, en moyenne, 7 hommes, 2 chevaux et 7 tonnes de matériel.
En Gironde, au 1er octobre 1918, l’effectif américain se décomposait comme suit :
- 3 202 officiers
- 89 027 hommes de troupe
- 4 366 civils
- 168 infirmières
En 1918, 2 800 000 tonnes de matériels et marchandises auraient transité par le port de Bassens (18). 1 500 locomotives à vapeur et 23 000 wagons ont été fournis par les Etats-Unis et cédés pour la plupart à la fin des hostilités. Ce matériel ferroviaire a été utilisés pendant de longues années après la Grande Guerre.
Le 3 juin 1919, le Général Pershing, à l’occasion d’une tournée en France, a rendu visite aux troupes américaines stationnées à Bassens.
Américains et Français(es)
Les relations des militaires américains avec la population locale pouvaient sommairement se résumer ainsi : difficiles à cause de l’arrêté limitant la vente de vin et d’alcool. En effet, celle-ci n’était autorisée qu’entre 12 h et 14 h et entre 18 h et 20 h 30. En dehors de ces heures aucune vente de vin, bière, liqueur n’était légale... Mais pas si désagréables puisque treize mariages furent célébrés avant le 7 juillet 1919 et que d’autres unions suivirent.
Après le départ des troupes américaines, toutes les infrastructures et tous les équipements ont renforcé la vocation portuaire du site de Bassens. Au fil des années, l’aménagement d’une zone industrialo-portuaire, parfaitement intégrée dans le Port Autonome de Bordeaux, va constituer un formidable atout pour l’essor de la commune.
Vers les années 1930, devant le vieillissement des installations de New Bassens, les appontements vont être reconstruits et modifiés. Cependant, les deux gares de triages, Bassens Appontements et Sabarèges, continuent de fonctionner de nos jours, pratiquement, comme dans leur configuration initiale.
Notes
(1) Hommes de troupe / surnom donné aux soldats américains
(2) Demeurés en place jusqu’au 11 novembre 1918
(3) American Expeditionnary Corps (A.E.C.)
(4) Commandant en chef du Corps expéditionnaire
(5) Depuis le 13 août 1917
(6) Paris-Orléans.
(7) Old Bassens.
(8) Les trois-huit.
(9) New Bassens.
(10) Embarcations servant au chargement ou au déchargement des navires.
(11) Cf. discours page 6.
(12) Ce câble ne sera jamais utilisé pendant la guerre
(13) Youg Men Christians Association.
(14) Acheminé ensuite vers Blaye.
(15) Les premières réquisitions datent de février 1917
(16) Lieux d’aisances dans un camp, une caserne, une prison...
(17) Horse Power (chevaux vapeur : unité de mesure de la puissance d'un moteur)
(18) Donnée contestable en raison du manque d’archives précises.
Remerciements
Archives Municipales de BORDEAUX
Michel GILBERT
Jean et Sylvette GRIGOLETTO
Christian TÉTON
Paul-René VALLIER
Sources
Archives Municipales de BORDEAUX
(4080 h-6 / copies de photographies du National Archives and Records
Administration – Washington)
Archives Départementales de la GIRONDE
(10 R 55)
Archives de l’association HISTOIRE ET PATRIMOINE
Archives privées
Bibliographie
Charles DANEY, Histoire de la Gironde
André KASPI, Le temps des Américains
Ministère de la DÉFENSE, Les Américains en France 1918
Gérard PEHAUT, TER d’Histoire contemporaine
Laurent VERGER, TER d’Histoire contemporaine
L’Illustration
La Petite Gironde
La Revue Économique de Bordeaux
La Vie du Rail
Sud-Ouest
Sites Internet divers